Les Lofoten de Å à Z
L’accostage à Moskenes est grandiose : des falaises verdoyantes et abruptes se jettent dans la mer avec à leurs pieds les petites maisons en bois rouge, habitat traditionnel des pêcheurs de l’île, et à leur sommet de la neige éternelle.
Sous le ricanement des mouettes, nous décidons de partir sur Reine trouver des vélos (l’agence n’ayant pas répondu à nos mails, l’inquiétude est grandissante puisque le circuit est entièrement basé sur ce moyen de locomotion…). 5km de marche à 7h du mat’ sous 25° (oui oui nous sommes bien au-dessus du cercle polaire) avec 15kg de matos dans les sacs à dos en ayant dormi 3h la veille : que du bonheur !
Bronzage sur la place du village en attendant le loueur : rencontre avec un motard suisse qui veut nous emmener pêcher et avec deux jolies québécoises en partance pour un cours de kayak. Finalement c’est le soulagement puisqu’on met la main sur 2 VTT et 1 chariot ; désormais c’est sûr, ce voyage s’annonce extra !
On descend sur Moskenes faire un brin de toilette, enfiler le short et se badigeonner de crème vu l’intensité du soleil polaire… pour rejoindre enfin Å, village le plus au Sud de l’île, aux airs de bout du monde, point de départ officiel de notre grand boucle. Le Torrfisk Museum étant sur notre chemin, nous nous faufilons sans payer pour découvrir le processus de séchage de la morue. L’occasion de rencontrer un couple de français de retour du Cap Nord via la croisière de l’Express Côtier et qui ont loué une chambre… directement dans le musée !
Un peu de vélo dans le village puis farniente en terrasse à déguster notre première bière (qui a dit « mais sûrement pas la dernière » au fond de la salle ?) au prix quasi parisien. Les mouettes rient toujours… Peut-être un présage pour ce soir ?
Nous repartons justement à la recherche d’un bon spot de camping sauvage : sur la côte, près des séchoirs à morue, aux alentours du fjord.. finalement on jette notre dévolu sur un coin calme repéré le matin à vélo, bordé entre une cascade et les ruines d’une maison ravagée par un incendie. Fiers de notre trouvaille nous regagnons le bar pour une Heineken bien méritée. Discussion sur le chemin avec un français qui traverse la Suède et la Norvège en roller !
Après avoir honteusement volé les restes de fromage du déjeuner du bar, nous partons en randonnée autour du fjord de Å. Deux petites heures de marche dans un chemin mi-boueux mi-marécageux (Axel y laissant une chaussure Quechua au passage ; RIP), et de bons passages d’escalades heureusement balisés par des cordes de rappel.
Retour au bar (et oui encore mais sans consommer cette fois) qui nous avait gardé les sacs, puis direction notre base de repli : on monte la tente (comme des pros), on fait un brin de toilette dans l’eau glaciale de la cascade, et on envisage de manger tout en étant dévorés par les moustiques… Envisage est le bon terme puisque la bonbonne à gaz achetée à notre arrivée sur l’île n’est pas compatible avec le réchaud français. 2 tentatives de feu au bois pour cuire les pâtes se solderont aussi par des échecs : trop d’humidité (« belle excuse »). Finalement le festin sera composé d’une boîte de thon à la Catalane achetée au DailyMonop’ de Paris et de trois barres de céréales. L’obligatoire verre de pastis nous remonte le moral. Extinction des feux vers 21h. Nuit calme. Seul Axel imaginera un rôdeur près de la tente (« flipette »)…
One Comment
Great! thanks for the share!
Linda