« Chhhhhuuuuuuttttttteeeeeeee dans le peloton »
Une grosse journée nous attend en ce mercredi c’est pourquoi le réveil a été réglé pour 8h00 mais l’iPhone oublie de sonner (« bien l’excuse »). On émerge vers 9h20 avec une mauvaise surprise : la réserve de nourriture a bien baissé depuis le dernier ravitaillement. D’après notre hôte, le supermarché le plus proche n’est qu’à 8km de là (une broutille désormais), mais dans la mauvaise direction ! Il nous parait toutefois judicieux de laisser la carriole et les sacs sur place et de faire l’aller-retour en vitesse juste avec les vélos. On revient chargé de victuailles récupérer le matos pour véritablement commencer le programme du jour. Le départ réel, comme on dit sur la Grande Boucle (pas aussi épuisante que la notre vous en conviendrez) se fait donc à 11h !
Blasés du nouvel échec avec le réchaud hier soir, la décision est prise de laisser la bonbonne de gaz au grand-père de la propriétaire. Dur de se faire comprendre, dur de le comprendre, mais quand il se rend compte que c’est un cadeau, son regard s’illumine. 500m de descente plus loin, une énorme explosion fait vaciller nos guidons, un nuage de fumée noire s’élève à l’horizon…
L’attraction de la journée est la pointe du Hov, on avale donc les premiers km de route à grande vitesse jusqu’au croisement indiqué sur la carte routière ; malheureusement la route est en travaux (« Quelle route ? Je vois juste un fossé de 10 mètres par 30 ! »). Seule solution alternative, un détour de 25 km… très peu pour nous ! Nous passons donc sur le bas côté en portant les vélos et la carriole surchargée à bout de bars. Chute dans le ravin, pierre sur le tibia, hématome : merci d’être venu. Avec soulagement Lionel Chamoulaud n’est pas là pour commenter notre instant de détresse.
La route vers Hov est en fait un chemin de terre et de cailloux bordé par quelques maisons qui donnent l’impression que tous leurs occupants ont fui la région à la hâte, des chevaux qui cavalent à nos côtés pendant quelques dizaines de mètres comme dans les images TV du Tour de France et un chien enragé qui veut nous croquer les mollets. Une impression d’être libre, d’être seul au monde…
On casse la graine sur le port du village, envoûtés par l’odeur agressive des morues séchées, puis on s’arrête déposer notre matos au camping local pour entamer la randonnée de la journée. 1h de montée abrupte, 368m de dénivelé pour arriver au sommet du mont qui domine des dizaine de km² de plaines, fjords et bords de mer : GRANDIOSE ! Indéniablement le plus bel endroit du voyage pour le moment (et avec le recul du séjour).
Je laisse une construction en pierre au sommet signe de mon passage et de mon dévouement au club rouge et bleu. On profite d’un couple de hollandais qui en fini avec l’ascension pour enfin apparaître ensemble sur une photo.
La descente est évidemment plus rapide et facile. Après avoir récupéré les vélos et fait 300m, la terrasse d’un club de golf nous fait de l’œil. Une binouze SVP ! Ce sera finalement une Pils en canette, 50cl pour 70NOK… Plus cher que l’emplacement camping du soir!
Nous reprenons la route la vessie pleine (à défaut du ventre) ; un enfant de 8 ans sur un VTT flambant neuf nous double en ricanant, mais on trace un jockey et son canasson qui se balade sur la route : chacun sa croix. La transition est toute trouvée pour notre arrêt suivant : l’église de Gimsøy, ses tombes du 18ème siècle et ses câbles géants qui empêchent le vent de l’arracher à la terre.
Nouvelle traversée d’un pont suspendu pour rejoindre le dernier des îlots au programme qui abrite la capitale des Lofoten, futur point final de notre parcours (au plutôt mi-parcours car il faudra redescendre ramener les vélos au Sud). Le camping prévu pour le soir est en vue. Bonne surprise le gérant a pitié de nous et nous fait un prix spécial : montage de la tente, cuisson d’une grosse réserve de féculents, balade pour digérer le long de la rivière pour finir par une douche réparatrice. Avant d’aller se coucher un couple de messin qui nous a entendu parler français vient discuter un peu, tout heureux d’enfin rencontrer des compatriotes.
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